Anne

Anne fait partie de ce que l'on appelle les prénoms christiques puisque faisant référence à la généalogie du Christ.  Le succès des prénoms christiques tels qu'Elisabeth, Joseph et surtout Anne et Marie dateraient de la Renaissance.

Anne vient de l'hébreu Hannah, signifiant "grâce" d'où gracieuse. L'Evangile ne la nomme pas. Anne, de la tribu de Juda, n'apparaît que dans ces livres appelés "Apocryphes", écrits au II ou III siècle en complément des livres saints. L'existence d'Anne est décrite dans un texte dont l'authenticité n'est pas prouvée et qui date du II siècle , Le Protoévangile de Jacques. Du reste, il est probable que celui-ci ne fait que reprendre, pour décrire la vie de la grand-mère du Christ , ce que dit la Bible au sujet de Hannah, la mère du prophète Samuel. L'existence de chacune de ces deux femmes , dont les noms possèdent la même racine, suit en effet un cours parallèle. Notamment pour ce qui concerne l'annonce qui est faite par Dieu , à l'une et à l'autre, concernant la fin de leur stérilité et la prochaine naissance d'un enfant qui sera consacré à Dieu. Selon la tradition, Anne se marie à vingt ans avec Joachim, après qu'ils se soient rencontrés à la Porte d'Or du Temple de Jérusalem. 20 ans plus tard, à force de prières, Anne met enfin un enfant au monde : c'est Marie. Anne et Joachim possédaient de grands troupeaux. Joachim serait mort peu après la naissance de son petit-fils Jésus.       

Anne connut d'immense succès dans tout le monde chrétien. Représentée avec un enfant dans ses bras (une fille alors que Marie est représentée avec un garçon), on la montre souvent apprenant à lire à une petite fille, toujours Marie. 

Fêtée le 26 juillet, elle fait figure de patronne de la Bretagne, par son sanctuaire d'Auray. Elle protège les femmes en couches, les mères de famille, les veuves mais aussi les fripiers, les lingères, les dentellières (elle est la patronne de tous les métiers de couture), les ménagères, les tourneurs, les ébénistes, les valets d'écurie, les menuisiers, les fabricants de balais, les meuniers. Du XVI siècle au XIX siècle, Anne fut un des premiers prénoms féminins qui connaîtra un déclin à partir du XX siècle mais ne disparaîtra jamais.  

Plusieurs reines et princesses ont porté ce prénom trés répandu notamment en Bretagne.

La vénération dont Anne fait l'objet apparaît en Orient au VI siècle. L'empereur Justinien consacre à la sainte une église à Byzance. Au début du VII siècle , ce culte s'organise à Rome où une partie des reliques d'Anne ont été apportées. Au XII siècle, dans la continuité du culte rendu à sa fille Marie, la dévotion qu'Anne inspire se répand dans toute l'Europe , jusqu'en Angleterre et en Irlande (plusieurs pays assurent alors détenir des reliques de la sainte). De nombreuses églises et des pélérinages sont depuis dédiés à Anne. 

La célébration de la fête d'Anne est instituée en 1382, en vertu d'une initiative prise par le pape Urbain VI. Mais, parce qu'il ne repose sur aucun fondement historique, le culte rendu à Anne suscite à la Renaissance l'irritation de nombreux chrétiens. Parmi ces derniers, le plus critique, est sans doute le moine allemand Luther, qui en réaction contre les égarements de l'Eglise romaine, va plus tard fonder la religion protestante. Il faut attendre la fin du XVI siècle pour qu'Anne figure dans le calendrier romain.

Sainte Anne, mère à l'âge d'être grand-mère, était invoquée par les femmes contre la stérilité.    

Ses attributs : un lys, un livre ouvert.      

En psychogénéalogie, on recherchera le prénom Joachim ou la date du 16 août (date où on célèbre Joachim).