portrait de ma grand-mère paternelle Germaine Edouard

Une photo de ma grand -mère paternelle à l'âge de 28 ans. Elle a noté la date au dos de la photo : 26 mars 1926. 

Comments

[Philippe]

J'ai en mémoire d'avoir dormi chez elle dans un lit cage qui m'attirait autant qu'il me faisait peur ; En mémoire encore d'avoir tiré mes premières bouffées de cigarette chez elle [avais-je dix ans
? moins ? plus ?]... Et me souviens encore qu'elle lisait San Antonio !

[ARIANE]

Quand je dormais chez elle , je passais une nuit blanche. Les lieux m'impressionnaient. Son appartement était tout de même une ancienne cave aménagée. La chambre était immense. Comme le feu
d'artifice était organisé tous les ans devant chez elle, place du Maréchal Leclerc, elle nous invitait à cette occasion et me poussait devant l'homme caché sous une carapace de taureau d'où
partaient des feux afin que je profite bien du spectacle. J'étais d'une nature très peureuse mais humiliée de l'être, alors je me laissais pousser sans protester. Bref , un grand moment de
solitude . Allez faire plaisir aux enfants ! 

[ARIANE]

Tu écris que grand-mère Edouard était une femme de son temps, je dirais plutôt qu'elle était en avance sur son temps et que cela a sûrement été difficile pour elle d'être ce qu'on appelle une femme
libre à son époque. Peut-être aussi ses longues années de sanatorium avec la mort aux trousses lui avaient donné cette indépendance d'esprit et son envie de liberté. Elle était très joyeuse, très
bonne vivante mais l'on ressentait parfois beaucoup de gravité en elle.

[ARIANE]

Ah ! C'est un très bon souvenir après coup de la voir écroulée de rire à me voir me cogner le front aux vitres et au fond c'est le but de l'attraction : avoir de la difficulté à retrouver la
sortie. L'attraction dans mon cas était double car je n'ai pas forcément un sens de l'orientation très aiguisé ! C'est vrai qu'à chaque fois qu'elle nous recevait, malgré notre jeune âge, elle nous
traitait en princesse avec les égards que l'on doit à des adultes.
C'est elle qui pensait à nous amener des catalogues de la Redoute pour qu'on y découpe des figurines (on jouait pendant des heures avec).
Je me souviens aussi des glaces qu'elle m'offrait chez le marchand à roulotte non loin de chez elle. Je choisissais toujours les mêmes : une glace plombière (à cause des fruits confits à
l'intérieur) ou pistache à cause de la couleur verte.
Et ses confitures de pêche maison ...

[Françoise Edouard]

Je trouve cette photo très belle. Le visage de grand-mère Edouard a un côté très "moderne", un peu à l'image de ce qu'elle était dans la vie : une femme de son temps, originale, fantaisiste,
indépendante. Elle n'avait pas la fibre très "maternelle" et nous traitait comme si nous étions des adultes. Je me souviens qu'elle nous servait du thé au lait dans un magnifique service de
porcelaine chinoise quand les adultes nous servait à boire dans des gobelets des fois qu'on aurait pété la vaisselle ! J'étais très fière d'être traitée comme ça mais maman n'appréciait pas
toujours la liberté qu'elle nous laissait aussi, de son absence de protection face aux petits désagréments de la vie.Par exemple, de te voir paniquée à la foire Saint-Martin dans le palais des
glaces et d'être morte de rire quand tu te cognais partout sans parvenir à retrouver la sortie.Moi qui suis grand-mère aujourd'hui, je me serais précipitée à ton aide quitte à sortir du palais des
glaces pleine de bleus !