Aimer une femme toute la vie est aussi impossible à l'homme , qu'à la bougie de brûler éternellement.
Léon Tolstoï
J'aimerais me venger en te faisant du bien
Du mal que m'a causé ta trahison cruelle
Quand je veux te haïr, mon âme se rebelle...
Un sentiment si vil ne peut être le mien.
Je sens que l'indulgence est mon plus sûr soutien
Ainsi mon coeur s'apaise et parfois s'étincelle
Du souvenir auquel je suis restée fidèle
M'apporte des reflets de mon bonheur ancien.
Tes paroles , pourtant, m'avaient bouleversée !
J'ai du faire un effort pour plier ma pensée
A des renoncements généreux à l'excès.
A ta déloyauté, j'oppose ma tendresse
Vaincu par mon pardon
Tu voudras, je le sais
Expier quelque jour ta coupable rudesse !
Mme Vallières
Amis , ne touchez pas aux souffrances cachées.
Respectez les douleurs dont on ne parle pas.
Et ne foulez aux pieds que ces feuilles jonchées
Qui se rencontrent sous vos pas.
Victor Hugo.
Extraits des morts
Les morts ne sont pas ceux qu'on pleure
Avec des regrets incessants
Et dont le souvenir demeure
Ceux-là ne sont que des absents.
Ceux qui partent, l'âme remplie
D'amour par la douleur accrue
Ne sont point les morts qu'on oublie
Mais seulement les disparus ! ....
L'homme est un apprenti , la douleur est son maître
Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert
C'est une dure loi, mais une loi suprême
Vieille comme le monde et la fatalité
Qu'il nous faut du malheur recevoir le baptême
Et qu'à ce triste prix, tout doit être acheté.
Les moissons pour mûrir ont besoin de rosée
Pour rire et pour sentir
L'homme a besoin de pleurer.
Alfred de Musset
Ah ! Si vous saviez comme on pleure
De vivre seul et sans foyer,
Quelquefois dans ma demeure
Vous passeriez...
Si vous saviez ce que fait naître
Dans l'âme triste un pur regard
Vous regarderiez ma fenêtre
Comme par hasard !...
Si vous saviez quel baume apporte
La présence d'un coeur
Vous vous assoieriez sur ma porte
Comme une soeur...