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19 septembre 2016 1 19 /09 /septembre /2016 23:02
Carte postale de mon arrière grand-père Emile Hubert
Carte postale de mon arrière grand-père Emile Hubert

Carte postale envoyée du front pendant la guerre 14-18 par mon arrière -grand-père Emile Hubert. Elle est écrite au crayon de bois. 

 

Le 25 juillet, chers petits enfants, je vous envoi une petit carte pour vous dire que je suis en bonne santé et vous  (illisible) mais je vous de rait bien savoir si vous aite toujour méchant (illisible Ainies?) toit Mimi et Gogo. Je ne suis pas loin des Boches. Je pourrait leur dire et y viendrait vous chercher pour faire la guerre et ils sont méchant, c'est villain ces boches. Ci vous continuez à faire les méchants , je serait forcé de leur dire. Enfin je pense que je n'aurait pas besoin de leur dire , que vous ne serez pas ci méchant. Votre père qui vous aime et qui vous embrasse. 

 

(le contenu peut paraître sévère mais ma mère qui a vécu les premières années de sa vie chez ses grands-parents aimait beaucoup son grand-père. Ma mère m'a raconté à plusieurs reprises une anecdote :  quand elle était petite, assise sur les genoux de son grand-père, ce dernier l'autorisait à faire des trous avec ses doigts dans le camembert. Il n'avait rien d'un père fouettard. J'y vois plutôt la tentative d'un père désireux d'exercer son autorité à distance malgré son absence physique au foyer)    

 

   

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17 septembre 2016 6 17 /09 /septembre /2016 01:10
Les rogations
Les rogations

Article du Petit Courrier paru en 1916

 

Les rogations 

 

C'étaient de délicieuses matinées autrefois , que ces matinées des rogations. Dès que la messe était dite , la procession se formait et s'en allait, bannière en tête, par les villages et par les champs. Les prêtres, le chantre, les enfants de choeur et les fidèles psalmodiaient les litanies. A peu près de cent mètres en cent mètres, on invoquait un saint. Dans l'intervalle, les uns admiraient les moissons, les autres conversaient entre eux et m.le curé échangeait obligeamment une prise de tabac avec le marguillier. Parfois le cortège abandonnait la route légèrement poudreuse et s'engageait dans des chemins plus ombragés que bordaient aubépine et les églantiers en fleurs , qui nous grisaient de leurs parfums. Au passage, les oiseaux surpris par les tintements de la clochette qui pour l'annoncer, précédait le cortège, prenaient leur vol en chantant eux aussi leurs litanies et leurs cantiques. De distance en distance, on s'arrêtait au pied d'une vieille croix qui se dressait au carrefour d'un village et que des mains agrestes et pieuses avaient simplement ornée de branches de verdure et de bouquets de roses, et l'on chantait quelque antienne. Puis on repartait , et l'on arrivait ainsi, de routes en routes, de chemins creux en chemins creux et de Sancta Maria en Sancta Barnabe, à un château dont les murs gris disparaissaient sous la glycine et sous le le lierre où l'on disait une autre messe. Et nous allions chez Ambroise, le régisseur, qui nous servait du lait frais et des tartines de beurre que nous dévorions à belles dents. Et l'on revenait à l'église. 

Tout se passait sans encombre. Pourtant, je me rappelle qu'un jour, il y eut un gros émoi. Le petit Chose qui portait la croix, trop lourde pour lui, la laissant choir, sous le vent dans une cave à côté de laquelle il passait et dont le propriétaire absent avait emporté la clef. Mr le curé accourut tout essouflé: mais qu'est-ce qu'il y a donc ? demanda t-il  - Ah, mr le curé ! C'est le petit Chose qui a laissé tomber la croix dans la cave. Et le petit Chose de murmurer d'un air navré - Je ne l'ai pas fait exprès, mr le curé. Le digne prêtre bougonna bien un peu et l'on dut mobiliser une échelle à l'aide de laquelle la croix fut enfin retirée. Mais on ne la confia plus au petit Chose. 

Oh ! Les délicieuses matinées que les matinées des rogations et les souvenirs charmants et parfumés qu'elles évoquent ! 

 

(les rogations sont une prière de demande liturgique, accomplie par la Communauté Chrétienne à une époque de l'année fixée au printemps, les trois jours avant l'Ascension. Elles ont pour objet de demander à Dieu un climat favorable, une protection contre les calamités et peuvent être accompagnées d'une bénédiction de la terre , des champs et des instruments de travail). 

 

En illustration deux tableaux de Jules Breton, l'un des premiers peintres à avoir réalisé des tableaux sur le monde paysan : " La bénédiction du blé en Artois"et "La Procession".       

 

                             

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13 septembre 2016 2 13 /09 /septembre /2016 04:55
RUE TOUSSAINT (CLIQUER LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR)
RUE TOUSSAINT (CLIQUER LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR)
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RUE TOUSSAINT (CLIQUER LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR)

Article du Petit Courrier paru en 1910

 

Nous avons signalé dans notre précédent numéro les doléances d'un de nos concitoyens qui demandait que l'on veillât à ce que le repos des habitants de la rue Toussaint ne fut point troublé chaque nuit par le vacarme des discussions et des rixes qui se produisent à chaque instant entre des gens peu recommandables. La rue Toussaint n'est pas la seule rue qui soit fréquentée par des personnes peu recommandables et bruyantes. La rue de la Roë , Saint Laud , la Chaussée Saint-Pierre et la Place du Ralliement sont aussi sillonnées chaque soir par des théories de péripatéticiennes dont le nombre va, sans cesse croissant et dont le vocabulaire hurlé à tue-tête, à tout propos et même hors de propos, n'a certes rien emprunté au langage poétique des anciennes cours d'amour. 

Il n'est pas toujours drôle de traverser le soir les "ronds"empanachés et poudrerizés qui se tiennent à chaque coin des dites rues et les interpellations qui s'échangent entre ces concurrentes acharnées, sont susceptibles de troubler désagréablement les rêves encore illuminés d'une femme honnête qui revient du théâtre ou d'un bal.

Ajoutons que presque chaque soir, des querelles d'intérêt ou de jalousie s'élèvent entre ces hétaïres et des gentils-hommes dont l'impeccable complet ne parvient pas toujours à travestir la laideur morale et auxquels il est bon de laisser le haut du trottoir sous peine des pires représailles.

Peut-être serait-il bon de limiter le chiffre de ces peu intéressants personnages et de sévir plus énergiquement à la moindre discussion bruyante. Je sais bien que l'apparition d'un képi d'agent suffit à rétablir le calme, dans ces discussions malpropres, mais la plupart du temps, ces querelles renaissent à cent mètres plus loin et il en est qui durent ainsi toute une soirée. 

Cela n'a rien de drôle, ni pour les passants, ni pour les habitants du quartier et je ne crois pas que cette perpétuelle fête galante du trottoir soit un attrait bien indispensable au bon renom de notre aimable cité.     

 

(En illustration, quelques photos de la rue Toussaint)            

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9 septembre 2016 5 09 /09 /septembre /2016 14:04

Article paru en 1911 dans le Petit Courrier 

 

J'ai publié il y a quelques jours dans le Petit Courrier un article concernant la question des vieux soldats de 7 ans et la petite retraite qu'ils réclament. L'un de nos lecteurs d'Erigné formule à ce sujet de très judicieuses remarques que je crois utile et nécessaire dans l'intérêt de la cause de ces vieux braves, de reproduire in-extenso :

Voici la lettre :

Erigné, par les Ponts-de-Cé,

 

Monsieur,  

 

J'ai lu avec la plus sérieuse attention votre article paru dans le Petit Courrier du 25 courant sous la rubrique "les vieux soldats de sept ans" et voici les réflexions qu'il m'a suggérées: 

 

"Votre compréhension sur le sort du soldat d'autrefois et celui actuel est d'une justesse incontestable.Vos critiques relatives aux causes aussi bien qu'aux effets de nos désastres, sont loin d'être exagérées, mais ce en quoi nous différons d'appréciation, c'est sur l'exigence d'un certificat d'indigence, tout en me donnant ici comme exemple: je ne suis pas à dire vrai dans le besoin , mais la situation y confine, à telle enseigne que pour joindre les deux bouts, j'ai dû m'éloigner de Paris où j'ai passé la plus grande partie de mon existence et de mes enfants qui y sont fixés. Pourquoi voudriez-vous que dans ces conditions, je ne puisse faire partie de la catégorie des nécessiteux ? 

Quant à vos craintes de voir obérer le budget, nos députés ont-il agi sous l'empire d'un tel sentiment quand ils se sont octroyés leur augmentation ? Ont-ils fait une distinction entre ceux qui avaient le superfu et ceux qui n'avaient que le nécessaire ? Aucunement. Pourquoi ne pas imiter leurs errements , eux qui doivent donner l'exemple ? Ne soyons pas plus royalistes que le Roi. C'est un principe basé sur la raison, bon à pratiquer.

Pour solutionner la question dignement, j'estime qu'il n'y a pas lieu de s'attacher exclusivement à son côté matériel mais aussi à celui moral. Certains de nous n'auront pas besoin de l'appoint en perspective pour vivre. Mais il n'en est pas moins vrai que s'ils étaient l'objet d'une élimination, leur amour-propre aurait à en souffrir cruellement, en effet, ayant été comme les autres, à la peine, ils doivent participer, le cas échéant à la bienveillance des Pouvoirs Publics, au même titre que les nécessiteux, ce qui serait de droit comme d'équité stricte.

Mais pourtant, j'admettrai une exception envers ceux qui, ayant eu l'occasion de faire valoir leurs sept ans de services, ont été pourvus de bureaux de tabac, recettes buralistes ou autres ; ils jouissent de cette compensation depuis plus ou moins de temps ; ils ont été favorisés et aujourd'hui, ils seraient mal inspirés s'ils prétendaient faire aussi partie de la phalange demanderesse. 

Veuillez agréer, Monsieur le Rédacteur, etc.

Un lecteur assidu 

Ancien sergent fourrier engagé de 7 ans, ancien combattant de Crimée, allant sur 83 ans. "

 

C'est avec plaisir que je reproduis cette lettre ; elle propose en effet une solution très juste et très acceptable. Elle place même la question sur son véritable terrain. Et je me rallie entièrement à la méthode préconisée par mon respectable et brave correspondant. Ceux qu'il faut aider, ceux qu'il faut secourir, ce sont justement ceux qui, comme le vieux soldat d'Erigné, n'ont justement rien reçu, ni bureau de tabac, ni place quelconque de l'Etat. Alors, le problème se présente sous une face nouvelle. 

Je suis persuadé même que dans ces conditions, il serait plus facile d'accorder une satisfaction complète et entière aux justes et légitimes revendications des braves gens qui furent soldats à une époque où il y avait mérite à l'être. 

En terminant, qu'il me soit permis de remercier mon correspondant de sa très intéressante lettre et de lui adresser mes voeux de voir se réaliser les revendications des soldats de sept ans. Ces voeux sont ceux d'un sous-off de territoriale, un "bleu" auprès de vous: acceptez-les tout de même, cher "Ancien".

 

J. M Simon    

   

 

                

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6 septembre 2016 2 06 /09 /septembre /2016 21:31

Article paru dans le Petit Courrier en 1911

 

Beaucoup de conscrits et de "Bleus" se plaignent de la dureté du service militaire et trouvent que deux années à passer sous les drapeaux constituent un impôt encore trop lourd, oubliant facilement qu'il en ait, parmi les ainés , qui ont été sept ans à manger à la gamelle.

A cette époque, on ne jouait pas au foot-ball à la caserne et l'alimentation du troupier ignorait les menus servis, chaque jour à présent,dans les compagnies. On changeait souvent de garnison.De Marseille, on vous envoyait à Lille ; de Lille à Perpignan. Ah ! Il n'était pas question de "service d'embarquement" et le train 11 faisait tous les frais de transport. Sans compter, de temps à autre, une guerre éclatait. Beaucoup y laissaient leur peau ; beaucoup en revenaient avec des blessures ou des infirmités. Ce sont ces soldats-là qui constituèrent le principal élément des combattants de 1870 -1871. 

Ils sont encore nombreux. D'après une statistique, ils seraient près de 95 000. Naturellement leur phalange diminue tous les jours ; ils comptent en moyenne de 60 à 70 ans d'âge. Chaque hiver, chaque automne, frappent dans leurs rangs, y creusant des vides plus sûrs et plus précis que ceux des balles ou de la mitraille des champs de bataille. Atteints par la vieillesse inclémente, beaucoup de ces braves gens sont frappés par la misère et ne gagnent que difficilement leur pain quotidien. Ils sont un peu les oubliés. C'est si loin déjà les souvenirs de l'Année Terrible ! Tant d'événements se précipitent et se succèdent. Est-ce de leur faute à eux si notre pays mal guidé, mal gouverné, mal dirigé a été vaincu ? Est-ce de leur faute à eux si les hommes, qui détenaient alors le pouvoir, n'ont pas su prévoir la force grandissante de la Prusse, n'ont pas compris que l'Allemagne préparait contre nous une terrible revanche ? Est-ce de leur faute à eux, si nous avions alors des officiers d'antichambre et même des généraux incapables de lire une carte d'Etat-Major ? Est-ce de leur faute à eux si nous avions Bazaine ? * Eux, modestes et simples, bons patriotes, ils ont accompli leur devoir, subissant les tortures de la faim et du froid. Comme les grands ancêtres de la Révolution, mal vêtus, mal chaussés, mal nourris, ils luttèrent un contre dix, répandant leur sang pour la Patrie. 

On ne pense plus guère à eux. On ne prête pas assez d'attention à ceux d'entre eux qui se trouvent dans le besoin. Que demandent-ils après tout ?  Peu de choses, si peu de choses ?...Ils réclament aux Pouvoirs Publics de leur accorder une retraite annuelle de 365 francs. Ils voudraient en outre, pour avoir droit à cette allocation, ne pas âtre tenus de produire un certificat d'indigence. Ces revendications formulées par la Ligue des Vétérans de sept et quatorze ans vont être soumises au Ministre de la Guerre, aux présidents, aux rapporteurs généraux, à tous les membres des commissions financières des deux Chambres. Elles nous paraissent très acceptables. Toutefois, nous formulerions une réserve, s'il nous était permis d'intervenir dans la question. Nous croyons utile la production d'un certificat d'indigence. Il serait absolument injuste que ce secours de 365 francs accordé sous forme d'une retraite annuelle, fût remis à des personnes fortunées. Le budget de l'Etat est assez grevé de dépenses sans qu'on l'alourdisse encore pour fournir aux Riches des fonds dont ils n'ont pas besoin.

Nous reconnaissons cependant que parmi les vieux soldats de sept et quatorze ans, il ne doit pas se trouver beaucoup de millionnaires. 

Nous avons confiance dans les Pouvoirs Publics pour solutionner cette question au mieux des intérêts de tous.

 

* François Achille Bazaine : connu pour avoir failli à sa tâche de commandant en chef de l'Armée du Rhin et avoir contribué ainsi à la défaite française lors de la guerre Franco-Prussienne de 1870.                                  

 

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29 août 2016 1 29 /08 /août /2016 22:22
RUE DES LICES ANGERS  (CLIQUER SUR LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR)
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RUE DES LICES ANGERS  (CLIQUER SUR LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR)
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RUE DES LICES ANGERS  (CLIQUER SUR LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR)
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RUE DES LICES ANGERS (CLIQUER SUR LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR)

Acte de naissance de Paul -Anatole de Musset 

 

L'an 1848 le 11 septembre à midi, par devant nous, soussigné délégué par le Maire, officier de l'état-civil de la ville et commune d'Angers, département de Maine et Loire, est comparu Mr Thimoléon Désiré Lardin , vice-président au Tribunal civil d'Angers, y demeurant boulevard des Lices , marié à la mairie du dixième arrondissement de la ville de Paris le 13 avril 1846, lequel nous a déclaré que Mme Charlotte Hermine Amélie de Musset , son épouse, est accouchée en leur dit domicile ce matin à 8 h d'un enfant du sexe masculin qu'il nous a présenté et auquel il a déclaré donner les prénoms de Paul Anatole , les déclarations et présentations faites en présence de Mr André Guérin Des Brosses, conseiller à la Cour d'appel d'Angers y demeurant boulevard du Haras, âgé de 61 ans, grand-oncle paternel de l'enfant et Eugène Calbot substitut du Procureur général près la même Cour, âgé de 40 ans, demeurant rue Saint Julien et ont le père et les témoins signé avec nous après lecture.    

 

Du jugement du Tribunal civil d'Angers en date du 17 08 1868 et en exécution d'un décret impérial du 29 juin 1867 non frappé d'opposition dans les délais de la loi, l'acte ci-dessus a été rectifié en ce sens ... (illisible à cause d'une tache d'encre)... dit que le nom patronymique de l'enfant est Lardin de Musset.

 

Le greffier du tribunal. 

 

Alfred de Musset était né le 10 décembre 1810 et est décédé le 2 mai 1857. Il avait un frère s'appelant Paul né en 1804 et décédé en 1880. Aimée d'Alton était la maîtresse d'Alfred de Musset. Quatre ans après la mort du poète, elle épousa Paul son frère. 

 

En illustration, quelques photos de la rue des Lices où naquit Paul-Anatole de Musset. On peut y voir la Tour Saint Aubin, la devanture de la Maison du Quernon d'ardoise (spécialité angevine).      

 

  

       

 

 

 

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25 août 2016 4 25 /08 /août /2016 21:32
Hermine de Musset à Angers
Hermine de Musset à Angers
Hermine de Musset à Angers
Hermine de Musset à Angers

Article paru dans la presse en 1905 

 

Notre confrère L'Eclair publie le joli article que voici sur Mme Lardin de Musset qui fut notre compatriote et dont nous avons annoncé la mort dans notre dernier numéro.

Lorsque Musset revint de Venise, avec au coeur, sa terrible blessure , il s'enferma farouche, dans sa chambre chez sa mère. Rien ne l'en faisait sortir qu'un certain air joué sur le piano, dans la pièce voisine, un concerto de Hummel. Puis, ouvrant doucement sa porte, se glissant le long des meubles, il venait s'asseoir près du piano, y restait la tête plongée dans ses mains et s'en retournait pacifié. Parfois, il rompait le silence pour dire: encore, veux-tu, petite soeur ? ...

Celle à qui s'adressait cette prière et qui avait , tout enfant, le privilège d'endormir la douleur du dolent amoureux, vient de mourir. Elle n'a su que beaucoup plus tard quel rôle avait joué dans la vie de son illustre grand frère, le frôlement de ses doigts ingénus sur son piano ;pourquoi en l'écoutant, il était si mélancolique et pourquoi il pleurait, lui qui avait dit qu'une larme coule et ne se trompe pas. 

 

Nous aussi nous savons les causes de cette épouvantable détresse. Depuis l'an passé, rien n'en demeure secret. Le mystère d'une passion qui fut une double erreur nous a été révélé par les confidences épistolaires des amants de Venise, madame Lardin de Musset n'y fut pour rien. 

 

Dans le décor discret où s'encadrait sa charmante vieillesse, en cet appartement, simple et calme de la rue Tronchet, où seuls quelques tableaux évoquaient à la mode d'autrefois , les ciels d'Italie devant le portrait que Landelle a laissé du poète des Nuits , que de fois Mme Lardin de Musset retrouva- t-elle l'ardeur de ses quinze années pour défendre contre la légende une mémoire qui lui était chère. Son ardeur avait une belle flamme d'injustice. Dans son culte pour celui qui parait son nom d'un si vif rayonnement, elle était sans justice. Elle accusait la grande dame de Nohant d'avoir blessé sans possible remède, le coeur fantasque du poète. Elle criait sur le passage de sa gloire, à la trahison et à l'infidélité. Elle se rappelait toujours le spectre qui venait s'asseoir à ses côtés quand elle jouait le concerto de Hummel, et ni le temps, ni le raisonnement n'avait pu la distraire de cette idée : comme elle l'a fait souffrir ! N'était-il pas de ceux, qui, choisissant leur blessure, sont les propres artisans des maux dont ils ont la volupté de souffrir ! Jusqu'au dernier moment, elle voulait empêcher la publication si nette, si franche et si loyale que les héritiers de Georges Sand ont faite des lettres des deux amoureux, dont le monde parlait et que personne n'avait, dans leur texte authentique sous les yeux. Cette publication authentique n'a été suivie d'aucun scandale. Et si Mme Lardin de Musset jusque-là s'était émue à la pensée du trouble où ce document humain jetterait les admirateurs de son frère, le calme qui accueillit ces pages ardentes, peinture d'exceptionnelles amours, fut pour la surprendre autant que pour la rassurer. Elle comptait vivre une ultime joie que le destin lui refuse. Elle voulait assister à l'apothéose de son frère , à l'inauguration du monument qu'on va lui dresser, et qui a déjà tant fait verser d'encre. Mr Antonin Mercié , l'a achevé sur ses indications. Malgré son grand âge, elle venait volontiers dans l'atelier du sculpteur, le guidant dans les détails de sa ressemblance : "Mais vous avez donné à Alfred les yeux de Paul. Regardez mes yeux, Monsieur Mercié, un peu à fleur de tête : eh bien, c'était les siens". Le sculpteur , d'un coup de pouce, corrigea sa maquette et de retouche en retouche, arriva à quelque chose comme la perfection dans la reconstitution vivante des traits. 

Née en 1819, Mme Herminie de Musset *, qui avait vécu avec ses deux frères et sa mère jusqu'à l'époque de son mariage , épouse en  **1860, Mr Lardin , conseiller à la Cour d'Angers. Elle en eut un fils Mr Anatole Lardin , autorisé à joindre à son nom celui de Musset, qui épousa sa cousine , Mlle Legouas, belle-soeur de Mr Allain Targé. Paul de Musset est mort en 1880 suivi de près dans sa tombe par sa veuve , la fille du général d'Alton. 

La cousine Clélie dont le mariage fut le premier chagrin d'Alfred, alors âgé de 5 ans a laissé 3 enfants : le général d'artillerie en retraite Moulin, dont le fils a été attaché militaire à l'Ambassade de France à Saint Petersbourg et Mlle Marie Moulin, artiste peintre, à qui l'on doit le portrait de Musset, qui orne l'édition que Conquet a fait des oeuvres du poète. Mme Lardin de Musset était l'héritière du poète et la propriétaire de ses droits qui ne tardèrent pas à tomber dans le domaine public. Cela lui valait un joli denier : bon an mal an, les droits du poète rapportaient à Mme de Musset de 20 à 25 000 francs. Ces piles de gros sous sont encore le plus sûr thermomètre de sa popularité. Mme Lardin de Musset avait peu de reliques: trois lettres de son frère seulement, qu'elle disait ne vouloir publier jamais, si tendres qu'elles fussent, un petit carnet sur lequel Musset dessinait joliment les silhouettes de ses relations et un album où Musset, revenu à la santé morale, raillait les entraînements de son fatal amour. 

Voici qu'on reparle de la statue d'Alfred, disait Mme Lardin de Musset a notre confrère Brisson, il y a deux ans, je ne voudrais pas mourir avant que mon beau rêve ne fut réalisé. Mais à mon âge , on n'a plus le temps d'attendre. Elle avait le pressentiment qu'elle ne verrait pas surgir dans la genèse de l'apothéose l'image de l'illustre poète, à qui nous avons la honte de marchander si longtemps l'hommage prodigué à tant de ces médiocres dont le nom n'est plus qu'une énigme indéchiffrable. 

 

 * Dans l'article, la soeur d'Alfred de Musset porte le prénom d'Herminie. Son réel prénom est Charlotte Amélie Hermine. 

 

** La date du mariage est fausse dans l'article puisque son fils Paul Anatole est né en 1848. 

 

En illustration, une vidéo permettant d'écouter un concerto de Hummel et une photo de rue Lardin de Musset à Angers avec un clin d'oeil sur la poésie d'un mini jardin de ville qui a attiré mon regard  quand je marchais dans la rue. 

 

    

 

                     

 

      

         

 

 

 

                           

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20 août 2016 6 20 /08 /août /2016 10:22
Lettre de mg Freppel au roi Guillaume
Lettre de mg Freppel au roi Guillaume
Lettre de mg Freppel au roi Guillaume
Lettre de mg Freppel au roi Guillaume
Lettre de mg Freppel au roi Guillaume
Lettre de mg Freppel au roi Guillaume

Article de presse paru en 1915

 

Paroles prophétiques 

 

Lettre de mg Freppel au roi Guillaume, 

 

Voici un document dont les tragiques et grandioses événements qui se déroulent font revivre tout le poignant intérêt. Aucun Français ne le saurait lire sans émotion et sans fierté. C'est une lettre que l'illustre mg Freppel adressait le 21 février 1871 au roi Guillaume, relativement à la cession de l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne. Elle est du plus noble patriotisme. Ce que nous voyons aujourd'hui montre à quel point ce patriotisme était sage et clairvoyant. 

 

Sire,

...La guerre a été favorable à vos armes ; vous qui avez la plus haute fortune militaire qui puisse échoir à un souverain, celle de vaincre les armées de la France. Ne soyez pas surpris d'entendre dire à un ministre de l'Evangile qu'il vous reste à vous vaincre vous-même. Autant le succès peut flatter une âme guerrière , autant la modération après la victoire a de quoi séduire un coeur généreux. L'Ecriture sainte l'a dit : "Celui qui sait se dominer est supérieur à celui qui prend des villes". Dans la vie des peuples d'ailleurs, la guerre ne saurait être qu'un accident. C'est à leur procurer une paix durable que doivent tendre les efforts de ceux qui les gouvernent. Il semble résulter de divers documents que la cession de l'Alsace serait l'une des conditions proposées pour la paix future.Si telle était votre pensée, Sire, je supplierais votre majesté de renoncer à un projet non moins funeste à l'Allemagne qu'à la France. Croyez-en un évêque qui vous le dit devant Dieu et la main sur la conscience : l'Alsace ne vous appartiendra jamais. Vous pouvez chercher à la réduire sous le joug ; vous ne la dompterez pas. 

Ne vous laissez pas induire en erreur par ceux qui voudraient faire naître dans votre esprit une pareille illusion: j'ai passé en Alsace 25 années de ma vie ; je suis resté depuis lors en communauté d'idées et de sentiments avec tous ses enfants; je n'en connais pas un qui consente à cesser d'être Français, catholique ou protestant, tous ont sucé avec leur lait de leurs mères l'amour de la France et cet amour a été comme il le demeurera l'une des passions de leur vie. Pasteur d'un diocèse où certes, le patriotisme est ardent, je n'y ai pas trouvé , si je puis dire à votre Majesté, un attachement à la nationalité française plus vif ni plus profond que dans ma province natale. Le même esprit vivra, soyez-en sûr dans la génération qui s'élève comme dans celles qui suivront: rien ne pourra y faire, les séductions pas plus que les menaces. Car, pour s'en dépouiller, il leur faudrait oublier, avec leurs devoirs et leurs intérêts, la mémoire et jusqu'au nom de leurs pères, qui pendant deux cents ans ont vécu, combattu, triomphé et souffert à côté des fils de France; et ces choses-là ne s'oublient point; elles sont sacrées comme la pierre du temple et la tombe de l'ancêtre. Les épreuves de l'heure ne feront que resserrer les liens scellés une fois de plus par des sacrifices réciproques. 

L'union de l'Alsace avec la France n'est pas en effet , une de ces alliances factices ou purement conventionnelles, qui peuvent se rompre avec le temps et par le hasard des événéments. Il y a entre l'une et l'autre identité complète des tendances d'aspirations nationales, d'esprit civil et politique, que la langue allemande se soit conservée dans une partie du peuple, peu importe, si depuis deux siècles, cette langue ne sait plus exprimer que des sentiments français. 

Mais qu'importent encore une fois, des questions qui appartiennent désormais au domaine de la linguistique et de l'archéologie ? Les Alsaciens et c'est là le point capital, sont Français de coeur et d'âme, et quoi que l'on fasse dans l'avenir, les petits-fils des Kleber, des Kellermann et des Lefebvre n'oublieront jamais le sang qui coule dans leurs veines. Et dès lors, Sire, j'ose demander à votre Majesté de quel profit pourrait être pour l'Allemagne la possession d'une province sans cesse attirée par la Mère Patrie pour ses souvenirs, pour ses affections , par ses espérances et ses voeux ? Ne serait-ce pas là une cause d'affaiblissement plutôt qu'un élément de force ? Un sujet permanent de troubles et d'inquiétudes ? Et la France, Sire, la France, qui peut être vaincue mais non anéantie, acceptera t-elle dans l'avenir une situation qu'on la forcerait à subir aujourd'hui ? Pour elle, céder l'Alsace équivaut au sacrifice d'une mère à laquelle on arrache l'enfant qui ne veut pas se séparer d'elle. Ce sacrifice, l'Assemblée nationale le fera ou ne le fera pas ! Mais ce qu'elle ne pourra pas faire, malgré son bon vouloir et sa sincérité, c'est détruire dans l'âme les Alsaciens et leur attachement à la Mère Patrie ; ce qu'elle ne fera jamais , c'est de fermer une plaie qui restera saignante au coeur de la France. Votre majesté a trop de pénétration d'esprit pour ne pas voir, avec toute l'Europe, qu'un pareil démembrement ouvrirait la voie à des revendications perpétuelles. Au lieu d'opérer un rapprochement qui est dans les voeux de tous, on ne ferait qu'allumer entre deux grands peuples des haines irréconciliables. Il est impossible de se le dissimuler, une si grande atteinte portée à l'intégrité du territoire français laisserait dans les coeurs des ferments de colère qui éclateraient tôt ou tard et ramèneraient la guerre avec toutes ses horreurs. Quelle triste perspective pour les deux pays ! Serions-nous donc condamnés à revoir les guerres de Trente ans à une époque où les progrès de la civilisation et la multiplicité des relations industrielles et commerciales semblaient avoir rendu impossible à jamais le retour de ces luttes fratricides. Et qui donc voudrait assumer devant Dieu et les hommes la responsabilité d'un pareil souvenir ?  L'histoire enseigne que les paix durables sont celles qui profitent au vainqueur sans exaspérer. Si votre Majesté ne cède pas à l'idée de vouloir séparer de la France une province qui ne veut être allemande à aucun prix, elle peut assurer la paix pour longtemps. Car, dans ce cas, nous n'hésitons pas à le dire, il n'y aurait aucuh motif pour la France de reprendre les armes: son passé lui permet d'avouer sans honte qu'elle a été surprise et ce qu'elle a pu faire depuis 4 mois au milieu d'une désorganisation sans pareille , montre assez de quoi elle serait capable avec une meilleure direction de ses forces. Mais votre Majesté l'avouera , sans peine, la raison et l'intérêt commandent de ne pas infliger à l'amour-propre national des blessures incurables. 

Ce sera notre devoir à nous, ministres de l'Evangile , d'apaiser les ressentiments qui n'auraient plus de raison d'être. Mais en exigeant que la France se mutile de ses propres mains, vous nous rendriez , Sire, la tâche impossible. Tous nos efforts échoueraient contre le poids d'une humiliation intolérable, lors même que la foi et le patriotisme ne nous feraient pas obligation de conseiller au pays la mort plutôt que le déshonneur. Sire, les événements vous ont fait une situation telle qu'un mot de votre part peut décider pour l'avenir la question de la paix ou de la guerre en Europe. Ce mot, je le demande à votre Majesté, comme Alsacien, pour mes compatriotes qui tiennent à la patrie Française par le fond de leur coeur. Je vous le demande pour la France et pour l'Allemagne , également lasses de s'entretuer sans profit ni pour l'une, nii pour l'autre. J'ose enfin vous demander au nom de Dieu, dont la volonté ne saurait être que les nations faites pour s'entraider dans l'accomplissement de leurs destinées , se poursuivent de leurs haines réciproques et s'épuisent dans leurs luttes sanglantes. Or laissez-moi , en terminant le répéter à tout homme qui sait réfléchir : la France laissée intacte , c'est la paix assurée pour de longues années ; la France mutilée ; c'est la guerre dans l'avenir quoi que l'on en dise et quoi que l'on fasse. Entre ces deux alternatives, Votre Majesté, justement préoccupée des intérêts de l'Allemagne , ne saurait hésiter un instant. 

C'est dans cet espoir, que j'ai l'honneur d'être, Sire, de Votre Majesté, le très humble serviteur.

 

Charles -Emile Freppel 

Evêque d'Angers

 

Angers le 12 février 1871

 

(En illustration de l'article, quelques photos de la place Freppel à Angers)                               

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11 août 2016 4 11 /08 /août /2016 06:12
LE PONT DES TREILLES A ANGERS

LE PONT DES TREILLES A ANGERS

Il y a 7 à 8 ans qu'on jetta à Angers dans la rivière une trentaine de sacs de froment, sur une ordonnance de police des plus sages puisqu'elle fut rendue par le rapport d'experts nommés par les magistrats, sur les consultations de médecins habiles et sur la déposition de plusieurs personnes détenus au au lit , malades pour avoir mangé du pain avec ledit froment. Je passai par hazard au Pont des Treilles dans le temps qu'on jettoit ce froment dans la rivière et j'entendis des personnes qui disoient : c'est du bled * pourri qu'on jette dans l'eau. Ce mot pourri excita ma curiosité, d'autant plus que je me rappelai aussitôt avoir vu dans des livres d'agronomie, que du bled s'étoit conservé des trente ans et plus dans les greniers, même sans être remué et sans précaution aucune. Je pris donc une poignée de ce bled gâté que je sentis sur le champ et qui me parut avoir une odeur des plus infectes. Cependant, je ne jettai point mon grain et arrivé chez moi, je le mis sur la fenêtre, en soufflant simplement toute la poussière et toutes les immondices qui étoient mêlées avec : je frottai les grains dans ma main pour voir si la pellicule ou enveloppe étoit pourrie ou avoit changé de couleur. je fus surpris de voir ce grain suffi bien coloré et suffi franc, à l'odeur de rance près que quand on le mit la première fois dans le grenier. je sentis mon grain deux jours après et je trouvai qu'il n'avoit pas la moindre odeur de rance. 

L'abbé Olivier      

 

(*bled: ancienne nomination du blé)       

 

En image le Pont des Treilles qui n'existe plus aujourd'hui. Il se trouvait dans le prolongement du Tertre Saint Laurent)    

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6 août 2016 6 06 /08 /août /2016 07:05
PLACE DE LA PAIX A ANGERS
PLACE DE LA PAIX A ANGERS
PLACE DE LA PAIX A ANGERS
PLACE DE LA PAIX A ANGERS
PLACE DE LA PAIX A ANGERS
PLACE DE LA PAIX A ANGERS
PLACE DE LA PAIX A ANGERS

PLACE DE LA PAIX A ANGERS

Au n° 9, l'entreprise Chaigneau et Hubert a succédé à la Conserverie Chevalier et des jouets multiples prennent la suite des boîtes de conserve. L'établissement est à la fois un entrepôt où arrivent les articles tout faits, mais aussi un atelier de fabrication.

Trois représentants quittent fréquemment ce lieu emportant dans leurs véhicules les commandes de jouets venues de différents endroits de la région: ce sont de petites brouettes, des trottinettes, des jouets de bac à sable et aussi des objets plus précis, chariots de bois Joustra, peites voitures Norev...ou fameuse Dinky Toys...

Pendant ce temps travaillent dans l'atelier angevin, 8 à 9 employés qui répondent à divers postes : des femmes habillent des corps de poupées que l'entreprise a réceptionnés nus. Sous leurs doigts, satin, velours et dentelles deviennent de larges robes ou de savants bustiers, atours de ces fameuses poupées qui feront la décoration des chambres conjugales...sur "lits de milieu". Ces poupées ? On les gagne à la foire ou dans les stands de loterie. 

Ce sont donc des marchands forains qui viennent les acheter par trentaine.

La maison fabrique aussi des "mignonnettes". Ce sont des "petites figurines" de 15 cm environ, que l'on habille à la "mode folklorique". Il y a "la Bretonne", "Alsacienne", "la Provençale"; elles sont l'objet de collection et la propriétaire les arbore en décoration sur le dessus de la cheminée.

Certains jours, le programme change et ce sont des nounours en peluche qui naissent des mains des employés : le coupeur apporte "la forme", les quatre piqueuses cousent la silhouette suivant le modèle fourni, tandis qu'une autre le remplit de mousse. "Le travail le plus délicat était de coudre les yeux, de dessiner les lèvres et les mains ou pattes...Travail minutieux qui demandait du goût et qui était bien payé"me dit une ouvrière qui y a travaillé pendant 22 ans. Travail agréable, égayé parfois de quelques notes de musique, sorties d'un harmonica, échappé de caisses d'emballage. 

 

MF Fleury

 

(extrait du journal des habitants d'Outre-Maine d'Angers)

 

Photo n°1 : le 9 place de la Paix, photo n° 4 : café abandonné rue de l'Hommeau à l'angle de la place de la rue de la Paix.               

 

  

 

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